mon enfant est-il trop gros ?
  • 5 novembre 2018
  • journaldunet
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C’est avant l’âge de trois ans que tout se joue en matière d’obésité. Les conseils des médecins.

 

 

En matière de poids, c’est entre 0 et 3 ans que tout se joue, montre une étude publiée par des chercheurs allemands dans la revue « The New England Journal of Medicine ». Selon cette enquête (menée auprès de 50 000 enfants), 90 % de ceux qui étaient déjà trop corpulents à 3 ans étaient en surpoids ou obèses à l’adolescence. « Ces résultats confirment qu’il existe une prédisposition d’origine génétique au surpoids. D’où l’importance d’un repérage précoce », relève Véronique Nègre, pédiatre au CHU de Nice et présidente de l’Association pour la prise en charge et la prévention de l’obésité en pédiatrie (Apop).

 

 

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Il suffit de le peser : faux

Contrairement aux apparences, l’obésité ne tient pas seulement au poids de l’enfant mais également à sa taille, son âge, son sexe, poursuit la pédiatre. « Le seul repère visuel est que, normalement, un enfant s’affine constamment entre 1 an et 6 ans, explique-t-elle. A 6 ans, d’ailleurs, s’il retrouve des rondeurs, c’est tout à fait normal, son corps est en train de se préparer à la puberté, ce sera transitoire. »

Le médecin doit contrôler régulièrement son IMC : vrai

C’est même la seule façon fiable de lever le doute. Faire le calcul soi-même est possible mais un peu ardu : l’indice de masse corporelle (IMC) est égal au poids (en kg) divisé par la taille (en cm) au carré…

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De nombreux sites permettent néanmoins de savoir en un coup d’œil si votre bambin est dans un couloir de « corpulence normale » ou pas. « En tout cas, si on constate un rebond d’adiposité avant 5 ans, un petit bedon dodu, des jambes qui frottent, c’est mignon, mais il y a une anomalie », insiste Véronique Nègre.

Mon bébé est un poids plume à sa naissance, il ne sera pas gros : faux

Vigilance ! « Ces petits gabarits sont particulièrement à surveiller, prévient l’experte, car ils présentent un surrisque. » Il faut comprendre pourquoi ils sont si « petits ». Une alimentation de la mère trop pauvre en acides gras type omégas 3 (poisson, noix…) peut créer chez le fœtus un terrain propice au surpoids quand l’enfant sera plus grand. « En général, ces bébés engloutissent, ils se rattrapent. La difficulté, c’est que ce gros appétit rassure les parents alors que c’est en fait le signe d’une anomalie. »

Pas de matières grasses dans ses bouillies : faux

Au contraire, cet apport est essentiel à la croissance de son système nerveux central : « Mettre une petite noix de beurre frais, une petite cuillère à café d’huile de colza ou d’olive dans ses légumes, est bénéfique », explique l’experte. En revanche, mollo sur les protéines ; pour un petit de 1 an, c’est cinq à huit cuillerées à café de viande (de poisson ou de jambon) par jour grand maximum. Et après 2-3 ans, on évite le steak haché « taille adulte », les frites, les crèmes glacées, les viennoiseries en trop grandes quantités. C’est bien trop riche. Alors, s’il engouffre, il faut réguler mais « sans diaboliser ni interdire. Et surtout, surtout pas de régime, alerte la pédiatre, c’est totalement contre-productif ». « Après, l’enfant va reprendre le double des kilos perdus. Ma consultation est pleine de patients qui ont construit leur obésité à coups de régimes », soupire-t-elle.

Il est à l’abri, car je l’ai inscrit au club de foot : vrai et faux

Un bon point, mais c’est insuffisant : « Ce qui compte, c’est que l’enfant bouge quotidiennement. Il faut au moins une heure de jeu intense chaque jour, martèle Véronique Nègre. Quand on va faire les courses, on sort le bébé de la poussette pour le faire marcher et, le week-end, on enfourche en famille le vélo et on ne rabote pas sur le sommeil. » Dormir trop peu incite les enfants à manger davantage et plus sucré.